Textes
Hanno, der bunte Teller und Daniel in der Waagrechten Susanne Bieri Nach einer dieser legendären Familien-Fest-Tafeln, wird dem Kind eine letzte süße Leckerei vorgesetzt: Hanno wird ein bunter Teller serviert! Wer an Lübeck denkt, der denkt fast immer an Marzipan. Der Hauptschauplatz von »Buddenbrooks« ist Lübeck.
Um die Herkunft des Marzipans ranken sich die unterschiedlichsten Geschichten. Am beliebtesten ist diese: Um 1407 wütete in Lübeck eine Hungersnot. Es gab kein Korn mehr. Da trug der Senat den Bäckern auf, aus den in den Speichern lagernden Mandelvorräten ein Brot herzustellen. Diese Sage wird übrigens in der einen oder anderen Version überall dort erzählt, wo man sich in größerem Maßstab mit der Marzipanherstellung beschäftigt. Viele Städte erheben daher den Anspruch, das Marzipan sei in ihren Mauern erfunden worden. Eine andere Legende folgt dem Ursprung des Namens: Das Marzipan sei das "marci panis" aus Venedig, das Brot des Markus, dessen Rezept durch die alten Handelsbeziehungen nach Lübeck gelangte. Sprachforscher glauben, den Namen Marzipan von der byzantinischen Münze Mauthaban ableiten zu können. Das Wort wird später zu Marzapane abgewandelt - im Mittelmeerraum als Bezeichnung für Spanschachtel verwendet. So müsse es von der Verpackung auf den (süßen) Inhalt übergegangen sein. Als sicher kann wohl nur gelten, daß das Marzipan aus dem Vorderen Orient stammt. In den Lübecker Zunftrollen wird "Martzapaen" erstmals im Jahre 1530 erwähnt. Susanne Bieri est Historienne de l'art, responsable du Cabinet des estampe de la Bibliothèque nationale à Berne
|
Sans frontières
Céramiste, Eric Rhis favorise de longue date le dialogue entre sa pratique et la démarche de plasticiens en initiant des collaborations. Pour les 25 ans de sa galerie, il s’est tourné vers Charles-François Duplain et Philippe Queloz. De cette association est née l’intervention LUBI 503025. LUBI fait référence à Lübeck, ville où Ewald Kongsbak a développé, dès 1952, les premiers cônes de chantier, ou cônes de Lübeck, dont les bandes blanches et oranges sont devenues si familières. 50 renvoie au 50e anniversaire du fondateur de la Galerie des Emibois, 30 au début de son activité dans la région et 25 au quart de siècle de son espace d’exposition. LUBI, LUDI, ludique : a partir d’un élément d’une grande banalité, les trois auteurs se sont amusés à tendre une série de pièges aux regardeurs. Des cônes de chantier, objets qui ne sauraient revendiquer le premier rôle, tant leur mission est précisément de rendre attentif à quelque chose d’autre qu’eux même, comme un accident ou un chantier, se trouvent soudain sur le devant de la scène. 168 d’entre eux sont disposés aux alentours de la Galerie des Emibois, 1 en son sein. Une observation plus soutenue interroge à nouveau les apparences et les habitudes : ces 169 éléments ne sont pas le fruit de la fabrication à la chaîne d’un produit pensé pour résister au mieux aux coups et au temps. Le plastique a fait place à la céramique. Ces cônes ne sont pas robustes, grossiers, indifférenciés, mais délicats, précieux, uniques. Le dispositif de Charles-François Duplain, Philippe Queloz et Eric Rhis est organisé autour de l’axe Les Emibois-Lübeck. Le cône situé dans la galerie est au centre d’une trame de 13 x 13 éléments. Cette structure, régulière et composée d’artefacts, montre, par son rapport aux courbes du terrain et à la somptueuse nature environnante, que formes géométriques et libres, artificielles et naturelles, ne sont pas condamnées à s’opposer mais peuvent se valoriser mutuellement. D’autres contraires sont réunis par le lien symbolique entre Les Emibois et Lübeck et par l’extension potentielle de la grille mise place à la planète entière. En effet, en associant les Emibois, un des hameaux qui constituent la commune de Muriaux, 494 habitants, et Lübeck, ville ayant tenu un rôle clé dans l’histoire de l’Europe, et en créant un système à même de nier toute limite géographique ou politique, l’intervention relativise les distinctions habituellement faites entre centre et périphérie ou ville et campagne. Lors du vernissage, Gilles Aubry et Stéphane Montavon ont délivré un message analogue. En associant la Galerie des Emibois au pont sonore qu’ils ont établi entre différents points du Territoire de Belfort et du Canton du Jura, ils ont à leur tour montré qu’un lieu supposé isolé pouvait en fait se situer au cœur d’un important réseau d’échanges. Pour qui connaît Charles-François Duplain, Philippe Queloz et Eric Rhis, il ne peut être surprenant qu’un travail commun remette en cause les catégories et les frontières. Tous trois arrivent à concilier attachement à la région jurassienne et esprit d’ouverture. A l’envie d’une collaboration interdisciplinaire qui a conduit Eric Rhis à solliciter Charles-François Duplain et Philippe Queloz, fait écho la manière dont ces deux plasticiens travaillent. Le premier s’est fait une spécialité d’intervenir sur des bâtiments ou dans l’espace public. Ses travaux se répartissent sur un territoire grandissant, du Valais à Neuchâtel, en passant par le Tessin. Son intérêt pour Napoléon est un autre des moteurs de ses voyages. Parallèlement au développement de sa propre démarche, le second se consacre à l’animation de l’espace d’art contemporain (les halles) depuis plusieurs années. Par sa curiosité et ses incessants échanges avec la scène artistique, de Suisse et d’ailleurs, il a fait de Porrentruy un lieu bénéficiant d’une programmation dont la qualité est reconnue loin à la ronde. L’intervention LUBI 503025 démontre que la force d’un projet ne dépend pas des moyens qui lui sont alloués ou du prestige de son contexte. En prenant comme point de départ un objet auquel toute considération est habituellement refusée pour faire de la Galerie des Emibois l’origine du monde, elle conduit le spectateur à reconsidérer ses jugements et à porter un regard nouveau sur ce qui l’entoure. Un regard qui permette d’apercevoir les phares d’Ostande, Murano ou Punta Sua derrières les chantiers du quotidien et les cônes qui les balisent. Matthieu Jaccard, architecte et historien de l’art |
Le Maître-Mot du céramiste La porcelaine est pour moi une matière fascinante de par sa sensualité sa blancheur. Elle est une partenaire exigeante dans le processus de création. Elle demande une concentration de chaque instant dans le long parcoure qui amène à l'objet fini; de la mollesse de la terre crue au sont cristallin après vitrification. Le céramiste à un rapport tout particulier avec l'objet, en remettant sans cesse en cause son utilité son aspect et sa raison d'exister socialement et culturelement. Un objet usuel, une assiette, un gobelet, prend chez celui qui le regarde, le touche, l'utilise, une attention et une résonance sociale différentes selon la matière dont il est fait: carton, plastique, céramique. Il est alors choisi selon les circonstances : carton et plastique pour les manifestations populaires et extérieures , céramique pour l'intime et l'intérieur. Il arrive que les conventions soient remise en question: une assiette en porcelaine et un verre à pied prendront une toute autre dimension sur les verts pâturages des Franches-Montagnes lors du pique nique dominical. Il en résultera quelques remarques désobligeantes voir quelques sarcasmes. Ainsi, des cônes de signalisations (en plastique!) en porcelaines plantés autour d'une antique ferme des Franche-Montagnes ne peuvent que remettre en question notre rapport à l'objet. Ils en deviennent une métaphore de nos conventions avec le culturelement connu. Et des tessons oranges et blancs sur le trottoir d'en face. Et que dire d'une oeuvre d'art en céramique? Voir d'un potier artiste? Ce besoin de briser les barrières du convenu m'ont amené à collaborer avec des artistes qui ont ce regard décalé et c'est à mon tour d'être bousculé dans mes connaissances techniques: faisable? Pas faisable? Il en résulte un chassé-croisé dynamique entre l'idée et la matière, des artistes tachetés de porcelaine et un potier avec la migraine. Eric Rhis |
presse_LUBI |