LUBI-503025#11
De Bellelay à Lübeck |
L’installation, toujours basée sur le même principe géométrique, investit le lieu d'exposition avec 196 répliques en porcelaine d'un cône de signalisation.
Deux oriflammes aux couleurs originales du projet, érigées dans le parc de l’abbatiale, indiquent la direction de Lübeck.
L’arrangement des cônes dans le corps de l’abbatiale, sur le palier du milieu, met l’accent sur un alignement médian, alors que dans l’entrée et le chœur se dessine une allée centrale. Les chapelles latérales assistent « la grande cérémonie » de l’axe central tout en s’en démarquant.
Chacune d’elle présente une configuration particulière.
Le vecteur se confond avec le dessin du dallage et relie le lieu d’exposition à la ville de Lübeck.
Plus précisément à la Porte de Holstein dont les toits des deux tours ont inspiré la forme du cône de signalisation, appelé également « cône de Lübeck », lors de son invention dans cette ville en 1952 par Ewald Konsback.
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Charles-François Duplain et Philippe Queloz continuent donc à tisser leur toile ; faite de points, d’agencement de cônes, de lignes droites, reliant les différents lieux d’exposition entre eux et la ville hanséatique. Le réseau vectoriel s’étend continuellement en un espace topologique définissant les relations entre ces différents lieux, tout en renforçant le rayonnement de la ville de Lübeck et la notoriété du projet itinérant LUBI 503025.
Dans cet espace de projection, le questionnement porte aussi bien sur la fonction d’objets du quotidien que sur l’évocation de corrélations relevant de l’histoire et de l’histoire de l’art. Univers poétique et imaginaire dans lequel la perception du spectateur est mise au défi. Les principes géométriques auxquels obéit l’installation rappellent les lois fondant l’ordre d’anciens systèmes politiques ou religieux et évoquent également d’importants mouvements de l’histoire de l’art.
Charles-François Duplain et Philippe Queloz jouent avec le contraste entre objet industriel et artistique en posant la question de la valeur et du sens de l’art. Cependant des oppositions binaires telles que le début et la fin, la plénitude et la vacuité font également partie de leur travail.
Leur démarche renvoie à une relation essentielle dans le processus de création d’une œuvre d’art, à savoir la relation entre la puissance conceptuelle des artistes et l’habileté manuelle et la précision de l’artisan qui façonne l’objet d’art.
Dans l’abbatiale de Bellelay, le projet LUBI 503025#11-B convainc par la radicalité de la nouvelle livrée des pièces en céramique. C’est dans la simplicité et la réduction que se fonde le dialogue avec l’église abbatiale. La forme géométrique de base du cône domine l’espace, de la nef jusqu’au cœur, en passant par les chapelles. À la différence des installations antérieures, le duo d’artistes prive ici le cône non seulement de sa fonction d’origine de signalisation et de sécurité, mais aussi de ses couleurs caractéristiques. Les cônes sont d’un blanc pur et émaillé. Ils soulignent le volume et la blancheur de l’église abbatiale dont l’opulence réside dans la délicatesse des décorations en stuc. Dans l’édifice baroque de l’architecte Franz Beer , l’installation atteint ce raffinement à travers le choix de la porcelaine comme matériau. L’éclat subtil de leurs rayures, habituellement orange et blanc, participe ici aux jeux de lumière de l’abbatiale. Chaque pièce, par sa blancheur, souligne son éclairage et renvoie une diversité de qualité de blanc. Un jeu s’établit entre la coloration nuancée des dalles de calcaire au sol et les nuances tonales de l’architecture. Le blason de l’abbatiale figure sur chaque pièce en porcelaine comme estampille et marque la onzième étape du projet itinérant. Dans ce lieu autrefois religieux, les cônes revêtent une dignité surprenante. |
Le blason figure également au bas d'une édition réalisée à l'occasion de la 11ème étape du projet LUBI. LUBI 503025 dossier presse 2014 (pdf) LUBI 503025 dossier général 2015 (pdf) sur l'expo RFJ 14.08.2004 |