LUBI #15

 

 

 

 

 
Géricault incarne le peintre de la fin de l'Empire avec le « Chasseur de la garde » et de la
fin de la restauration avec « Le Radeau de la Méduse ». C'est aussi une fabrication sur le désespoir... les hommes seuls au milieu de la mer... au milieu du désastre militaire.... Ce sont aussi les restes que l'on laisse derrière soi ; des canons, des chevaux morts, des armes, du butin précieux pris à l'ennemi. Ces incommodités charriées sans but deviennent les traces d'une entreprise, d'une activité ayant finalement échouée. Dans cette nouvelle situation, ces entraves n'ont plus de valeur.... seul compte le chacun pour soi.... Alors la lutte pour la survie commence.... lors d'un déplacement impliquant un dépassement.
La question n'est plus de savoir pourquoi ces choses on été faites, mais à quoi elles peuvent servir.« Le Radeau de la Méduse » symbolise également l'incompétence. En effet, Hugues Duroy de Chaumareys commandant de la frégate la Méduse n'avait plus navigué depuis des années. Il multiplie les erreurs, n'écoutant que lui-même. Le vaisseau rapide, généralement armé pour la course aux Indes, est employé ici pour la traite négrière. Son équipage hétéroclite complète cette improvisation et accélère la frégate vers sa funeste trajectoire.
Le naufrage et le traitement des hommes sur le radeau de fortune symbolisent en outre l'échec des projets collectifs fédérateurs. Le « Cuirassier blessé quittant le feu », tableau que Géricault a peint pour le Salon en 1814, résume le mieux la fin d'une entreprise au niveau des sentiments individuels. La retraite funeste de 1812 consommée, seul subsiste alors le ressentiment de l'inutile expédition. Alors commence la légende, le romantisme côté avers, le revers demeurant dans le cœur des hommes.
A l'origine, en 2008, le projet LUBI 503025 célebre un homme, une activité, un jubilé. En 2018, Eric Rhis abandonne son métier, cesse ces activités de galeriste et vend son bâtiment. Les Lubistes, auteurs du projet doivent opérer une translation de l'origine. Il en résulte une série d'actions d’ordre logistique pour permettre le déplacement et le stockage des  pièces de LUBI 503025.  La « liquidation »  du site d’origine du projet a donné lieu à la réalisation d’une nouvelle étape composée d'une vidéo « LUBI-BRIS » et de la réalisation d'un photo montage « LUBI-RADEAU ».
Il s'agit d'un sauvetage. Sauvetage des LUBI de la production originale, qui pour certaines pièces ont fait partie d'étapes précédentes. Une quarantaine de LUBI-standard ont été transportés et installés  dans un nouveau dépôt à St-Brais avec le solde de l'Edition des LUBI-phares. Un dispositif de stockage approprié a été construit à cet effet : la LUBI-bliothèque. Ses pièces sont intactes et en parfait état, disponibles pour la réalisation de nouvelles étapes.
La vidéo montre l’élimination des pièces endommagées fracassées méthodiquement, les dégâts collatéraux en quelque sorte. Elle illuste le gâchis, l’échec.Le photomontage évoque un état transitoire, un lien entre les deux situations. Quand il faut braver l'adversité dans un état d'urgence et de détresse, la nécessité de l'action s'impose. Tout comme les corps qui forment une pyramide sur le radeau pour voir au loin l'Argus, l'amoncellement direct et fortuit des LUBI, qui reprend la géométrie du tableau, donne à voir une nouvelle structure hybride, dynamique, ouverte. Alors toutes les associations entre le mythe et la réalité deviennent possible...
Les deux compères, LUBI-ONE & Icône of ST-Brais, ont développés un langage, une posture complémentaire donnant lieu à de nouveaux paradigmes qu'ils traitent selon les opportunités, avec pragmatisme, en sachant lever les moyens nécessaires pour garantir la pérénité du projet LUBI.
 

 



 

 

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