Une balle de golf roule dans le sillon inscrit sur un anneau métallique circulaire.( chemin de roulement à billes), posé sur le plateau d’un tourne disque. L’appareil est maintenu légèrement incliné par une cote de bois. L’inclinaison de l’appareil enclenché entraîne la rotation de la balle sur elle-même dans le creux du sillon du roulement.
La surface de la balle est couverte d’une structure de petites aspérités géométriquement disposées. Une ligne rouge imprimée sur son pourtours- en dessine l’axe, et la divise en deux surfaces égales.
L’aiguille du pick-up est posée sur un couvercle de boîte en fer blanc, ce qui a pour effet d’ amplifier la vibration causée par le contact de la structure de la balle sur la pièce métallique.
Le son ainsi émis est diffusé par le haut parleur du pick up.
L’axe de le rotation de la balle en mouvement détermine le dessin / mouvement de la ligne rouge marquée sur la balle, décrivant une oscillation qui fluctue entre le saccadement , l’oscillation et la ligne continue. La régularité du roulement de la balle semble hésitante, fluctuante, en fonction de la vitesse de rotation et l’inclinaison du tourne disque. Ce phénomène est également réhaussé par l’amplification.
Un jeu s’installe entre le roulement de la balle et le motif qui l’habille.Le phénomène est accentué par la structure de la surface de la balle créant par moments un effet de moiré.

Le dispositif est placé devant un moniteur TV qui diffuse en même temps la vidéo d’un mille-pattes qui longe la paroi intérieure d’un verre, éclairé uniquement par un petit spot rouge clignotant. L’animal effectue, comme la balle, une rotation, mais ne tourne pas sur lui même, son parcours est circulaire. La vidéo est présentée sous forme de boucle. Le parcours de l’animal résulte de l’assemblage de plusieurs séquences à l’issue duquel le mille-pattes donne l’impression de tourner en rond.
Le rythme est ici donné par le clignotement de la source lumineuse suffisamment lent pour clairement voir les différents mouvements du scolopendre. L’éclairage fragmente le déroulement de la scène et ainsi la progression de la bête.
Le spectateur devient observateur, surveillant. L’alternance de pénombre et d’activité intensifie l’impression de traque ou de poursuite. Une tension se crée entre phases d’ombre et de lumière.

Dans le dispositif, l’éléments vidéo apporte une dimension dramatique ou narrative.
Libre au spectateur d’entrer dans le jeux de la symbolique. L’écran lisse, muet dialogue avec le mouvement mécanique rudimentaire du tourne-disque.. Elle oppose deux dynamique, deux rythmes face à un élément statique, fixe. Dans le dispositif, c’est la toile qui fait office de spot ou d’éclairage, par sa constance.

L’appareil a surtout pour fonction de faire le lien avec le spectateur, l’intermédiaire par sa présence physique, familière, et son fonctionnement mécanique. Le dispositif intrigue, interpelle, Cette observation est perturbée par l’apparition de l’image apparaissante et disparaissante du mille-pattes. Sa trajectoire est suggérée . L’animal cherche à s’échapper, d’ou la dimension symbolique et narrative. Le roulement incessant de la boule intensifie par contraste cette recherche à tâton.
Au rythme du clignotement répond la course de la balle nuancée seulement par l’oscillation de la ligne rouge.

Guêpier ( nid de guêpes):
Fusain sur toile représentant un volume sphérique-un nid de guêpe ou guêpier- traversé par une ligne blanche (épargnée).

La toile tout en représentant le médium bidimensionnel, s’inscrit comme toile de fond,
Elle contribue à définir le contexte. Elle prolonge le moment dramatique,
et rejoint dans la simplicité de sa forme et de son fonctionnement l’élément mécanique (rudimentaire) du tourne-disque.
La ligne blanche s’apparente au mouvement continu de la rotation de la boule.